14h00
« Une langue venue d'ailleurs » lu jusqu'au chapitre 12 : « Mon incapacité à placer des appellatifs en est la preuve certaine. »
14h15
« Une langue venue d'ailleurs » lu jusqu'au chapitre 13 : « Il me semble que la langue japonaise, par la pauvreté en moyens destinés à amorcer des liens, ne m’encourage guère à aller au-delà du seuil des relations fondées sur la sociabilité du type intracommunautaire. Elle lie les individus qui s’ignorent dans une attitude d’extrême politesse, de courtoisie d’un raffinement suprême ou, à l’inverse, dans celle d’une incivilité agressive qui fait rougir. D’où cette difficulté chez moi à adresser la parole à autrui, à nouer et tisser des liens avec l’inconnu, avec l’autre, difficulté que je transporte avec moi et malgré moi dans ma pratique langagière en français... Tout en parlant en français, je conserve en moi, comme une cicatrice ineffaçable, l’écho et l’empreinte de l’être-ensemble japonais. »
14h15
« Une langue venue d'ailleurs » lu jusqu'au chapitre 11 : « Il me semble que j’éprouvais un plaisir proprement musical, en m’abandonnant aux rythmes et aux mouvements ascendants ou descendants des phrases qui se déployaient dans ces pages. Habitué à l’exemple de la musique qui proposait des notions comme thème, reprise, ou variation, j’étais devenu peu à peu sensible aux phénomènes de « retour du même » dans les lignes que je lisais et relisais à haute voix avec ou sans modèle. »
14h15
« Une langue venue d'ailleurs » lu jusqu'au chapitre 12 : « En fait, en matière d’expressions appellatives, nous avions appris dans une de nos toutes premières leçons de français : « Bonjour, monsieur. Bonjour, madame. » »
Georges Moustaki et Barbara - La ligne droite